RDC/Procès Chebeya : deux témoins mettent Paul Mwilambwe devant ses responsabilités

Douglas Nkulu et Joseph Ponde, respectivement l’actuel bourgmestre de Limete et l’ancien auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FRDC), ont rejeté ont balayé d’un revers de la main les allégations de Paul Mwilambwe. Si M. Douglas a démenti avoir séquestré Mwilambwe, mais Ponde rejette les accusations affirmant qu’il a été témoin de son entretien téléphonique avec l’ex-président de la République, Joseph Kabila.

Mercredi 30 mars 2022 devant la Haute cour militaire siégeant au degré d’appel sur le double assassinat des défenseurs des droits de l’Homme Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, l’ancien auditeur général des FARDC, le général Joseph Ponde, a balayé d’un revers de la main les allégations de Paul Mwilambwe l’ayant cité comme témoin de son entretien téléphonique avec l’ex-président Joseph Kabila. Il a affirmé que l’unique coup de file reçu le jour de l’audition de Mwilambwe dans son bureau, était du général John Numbi.

« Pendant que Mwilambwe se trouvait dans mon bureau, je n’ai reçu qu’un seul coup de file qui est celui du général John Numbi. Est-ce que le sénateur à vie Joseph Kabila a appelé l’auditeur général que j’étais ? Je vous dis non (…) Tout contact entre l’auditeur général que j’étais et le président de la République, je devais passer par la maison militaire dirigée à l’époque par le colonel Mbala qui est aujourd’hui général d’armée », a-t-il fait savoir.

Et de poursuivre : « Le général John Numbi m’a dit qu’il a appris que Mwilambwe est déjà chez moi (dans mon bureau), je lui ai dit que Mwilambwe est même en face de moi. Il m’a demandé s’il peut l’avoir au téléphone. C’est ce qui a été fait. Mwilambwe et le général John Numbi ont échangé pendant 5 à 10 minutes en une dialecte que je ne comprenais pas ».

Répondant aux questions de la Haute cour militaire et des parties civiles, Douglas Nkulu a, de son côté, démenti ces affirmations de Paul Mwilambwe en lui demandant de  » fournir des preuves » de ces allégations.

« Je suis victime de mon succès professionnel. J’ai un record de travail depuis que je suis bourgmestre. Ça ne plaît pas à tout le monde. Par l’absurde même s’il y a un complot contre lui [Paul Mwilambwe], pensez-vous que moi un civil je suis la personne la mieux outillée  pour pouvoir accueillir et le garder à la maison ? C’est mythomane. Mwilambwe n’a jamais été chez moi. En  2010 on  n’a jamais déménagé pour aller ailleurs. Juin c’est le mois des examens pour les enfants à l’école, pourquoi déplacer mes enfants ? « , a-t-il déclaré.

Toutefois, l’ancien auditeur général a reconnu le fait d’avoir mis Mwilambwe à la disposition de l’Agence nationale de renseignements (ANR) sur demande de l’ancien administrateur général, Kalev Mutond.

« Pendant que j’étais dans mon bureau, on vient de m’informer qu’il y a des agents de l’ANR qui voudraient me voir et qui viennent de la part de l’AG. Ils sont entrés dans mon bureau et m’ont expliqué qu’ils sont venus prendre Mwilambwe. Quand j’ai entendu cela, j’ai pris mon téléphone et j’ai appelé l’AG. Je lui ai parlé en Swahili pour vérifier s’il a réellement envoyé ces gens. L’AG a confirmé. Il m’a dit de lui envoyer Mwilambwe et qu’il va aussi l’auditionner. Quand il va terminer avec Mwilambwe, il va me le retourner », a dit le général Ponde.

Pour rappel, la Haute cour avait décidé de la réouverture des débats à l’audience du 25 mars dernier. Le président de la composition avait motivé cette démarche par la nécessité d’auditionner certaines personnes pour dissiper les zones d’ombre liées à l’infraction de désertion simple mise à charge du prévenu Paul Mwilambwe.

Nbsinfos

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