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RDC :  l’enfer qui caractérise la vie quotidienne de la jeunesse de Beni  (Tribune de Samy Kitha)

À l’est de la République démocratique du Congo, les atrocités sont devenues permanentes, en particulier dans la région de Beni. Dans cette partie du pays, une jeunesse pleine d’espoir est décimée par des groupes armés étrangers et locaux. Cette jeunesse, incapable de progresser, est abandonnée à son triste sort. Elle voit sous ses yeux la vie des enfants, des femmes et des hommes fauchée. C’est un cauchemar qui ne se termine pas, comme si c’était le début de l’enfer.

Cela fait neuf ans, neuf malheureuses années de massacres, où chacun d’entre nous attend son tour d’être décapité comme une bête et abandonné à la merci de tous les insectes. Cela fait environ une décennie de deuil et de pleurs. Permettez-moi de poser la question à voix haute ! Qu’avons-nous fait de si terrible, de si horrible, pour mériter cette souffrance ?

L’enfer d’être un jeune Congolais de Beni

Au fil de ces années de calvaire, la peur, la terreur et la nostalgie de nos proches tués ou pris en otages sont devenus notre quotidien et ravagent notre être intérieur. Malheureusement, nous n’avons rien fait pour empêcher la mort de ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants.

Ah oui ! Personne n’a rien fait, pas même notre gouvernement. Sans deuil national ni soulèvement pour mettre fin à cet enfer, les morts de ces carnages se souviendront de notre silence et de notre lâcheté.

L’impact dévastateur de l’insécurité sur l’éducation

En raison de l’insécurité, les activités scolaires sont souvent perturbées et certaines écoles ne fonctionnent même plus. Ces établissements ont été contraints de cesser leurs activités en raison de la détérioration de la situation sécuritaire.

Dans tout cela, c’est la jeunesse qui paie le prix fort. Elle est privée de sécurité et même d’éducation dans un pays aussi vaste que la RDC. Cette jeunesse pleure et fond en larmes à chaque seconde qui passe. C’est un cri de détresse que le gouvernement et ses partenaires ignorent consciemment.

Et le chômage combiné à l’insécurité ?

Ne parlons même pas de cela ! Les jeunes Congolais semblent avoir étudié le chômage à l’école. Chaque année, les universités congolaises et les écoles secondaires diplôment des lauréats sur le marché de l’emploi. Sur le terrain, ces derniers se retrouvent au chômage en raison de l’inadéquation qualitative et quantitative entre l’offre de travail et les besoins réels du marché.

À Beni, certains jeunes diplômés chômeurs, traumatisés par les massacres, sont à la merci des groupes armés. Faciles à tromper, ces jeunes sans emploi cèdent facilement aux ruses de ces hors-la-loi et finissent par adhérer à leurs mouvements rebelles. Cela complique encore davantage la situation sur le terrain. D’autres jeunes, traumatisés et sans emploi, préfèrent se réfugier dans l’alcool et la drogue pour oublier l’enfer qui caractérise leur vie quotidienne.

Incapables de faire face à leur peur, ces jeunes risquent gros dans l’avenir si le gouvernement reste muet face à ce défi. Il est donc impératif que les autorités du pays assument chacune leurs responsabilités pour sauver cette jeunesse ambitieuse et forte qui a vu son rêve être brisé par l’insécurité.

Samy KITHA DESIRE

NBSInfos.com

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