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Rwanda-M23 : démasqué, mais qui doit punir ?

La résurgence du M23 a exacerbé les tensions régionales et déclenché des manifestations meurtrières contre la mission de maintien de la paix des Nations Unies en République démocratique du Congo. Un rapport de 131 pages d’experts du Conseil de sécurité de l’ONU trouve des « preuves solides » que Kigali a fourni des « renforts de troupes », « en particulier lorsque ceux-ci visaient à s’emparer de villes et de zones stratégiques », malgré des démentis répétés. Et maintenant, les voix congolaises se font plus fortes pour exiger des sanctions contre le Rwanda, mais par qui ?

Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a déclaré mardi, lors d’une visite à Kinshasa avant un voyage au Rwanda, que Washington était « très préoccupé » par ce qu’il a qualifié d’information crédible selon laquelle le Rwanda avait apporté un soutien aux rebelles du M23 en RDC. Il a appelé toutes les parties à cesser tout soutien ou coopération avec le M23 ou d’autres groupes armés en RDC. En partie, sa position soutient indirectement l’affirmation du Rwanda selon laquelle la RDC soutient les FDLR, la milice Hutu rwandaise contre le gouvernement Tutsis à Kigali. D’une certaine manière, les États-Unis jouent à Ponce Pilate.

Pendant ce temps, l’ONU semble encore passer son temps à feuilleter le rapport de ses experts. Ni l’Assemblée générale de l’ONU ni l’Union africaine ne prévoient de tenir une session pour tous les membres de l’ONU pour condamner le Rwanda pour avoir instrumentalisé le M23 pour semer le trouble en RDC. Eh bien, à ce sujet, tout le monde fait la politique de l’autruche.

Le dilemme de la communauté internationale

Dans les couloirs des organisations internationales et dans les cercles diplomatiques, le bruit court que les Congolais devraient plutôt se regarder dans un miroir avant de se plaindre de l’inaction des autres.

Alors que le président Tshisekedi refusait publiquement de serrer la main de son homologue rwandais Kagame, nous avons été surpris d’apprendre que son conseiller privé, un produit du RCD, avait été envoyé en catimini comme émissaire à Kigali. Cela a ensuite été nié après avoir été ridiculisé par Kagame comme étant ravi que son homologue soit « revenu à la raison ».

Puis, tout en qualifiant le M23 de groupe terroriste, le président Tshisekedi a envoyé un de ses ministres, non pas sur la base de ses qualifications ou de ses prérogatives mais qui est suspecté par le fait qu’il est Tutsi/Munyamulenge, auprès du président ougandais Museveni, lui-même un parti tutsi, pour faire reculer le M23 de Bunagana pour se retrouver à nouveau ridiculisés.

Il est à noter que, pendant ce temps, l’ambassadeur congolais à l’ONU déclarait au Conseil de sécurité de l’ONU que la RDC comprend que ses ressources naturelles doivent profiter non seulement aux Congolais mais à toute la région alors que le président Tshisekedi accusait le Rwanda de piller les ressources naturelles en Est de la RDC.

Quant aux simples mortels congolais, à l’appel du chef du sénat, ils rugissent pour exiger le départ de la MONUSCO tout en demandant à l’ONU de sanctionner le Rwanda. Allant encore plus loin, la différence s’est estompée entre inculpation nominative de l’action rwandaise en RDC et discours de haine.

Tout cela suggère aux autres que les Congolais ne savent pas ce qu’ils veulent, et que le président Tshisekedi ne veut pas ce qu’il veut. Ce qui, à son tour, n’est pas rassurant pour l’ONU ou les États-Unis ou qui que ce soit d’autre de fesser le Rwanda pour avoir et continue d’inciter et de parrainer le carnage en cours en RDC.

Les Congolais tergiversent toujours, déjouant d’être comme il se doit, les premiers à frapper le Rwanda de véritables sanctions, tout en espérant qu’un autre pays initiera cette vague à leur place usant du rapport des experts de l’ONU.

Pendant ce temps, l’aveu éhonté du ministre rwandais des Affaires étrangères que le Rwanda est le fauteur de troubles en RDC montre à quel point les Rwandais savent ce qu’ils veulent et que leur chef d’État, Paul Kagame, veut ce qu’il veut. Ce qui signifie qu’ils continueront à agir de la même manière barbare en conséquence.

NBSInfos.com

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