asd

RDC : le président Félix Tshisekedi entre le marteau et l’enclume

De violents combats se poursuivent dans l’est de la République démocratique du Congo qui ont débuté le 28 mars, après une série d’attaques des forces armées contre les camps du M23, puis leurs positions militaires attaquées par le groupe rebelle près de la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda.

À la suite des affrontements, quelque 46 000 personnes ont fui leur domicile la semaine dernière, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

De plus, un hélicoptère de l’ONU avec huit casques bleus – six soldats pakistanais, un russe et un serbe – a été abattu le 29 mars, les tuant tous. Mais, l’armée congolaise et les rebelles s’accusent mutuellement d’avoir tiré sur cet hélicoptère.

La souche

Issu d’une ancienne rébellion tutsie congolaise, le M23, créé en 2012 lorsqu’un groupe des soldats de l’armée congolaise se sont soulevés en raison de la perte de pouvoir de leur chef, Bosco Ntaganda, qui a été peu après reconnu coupable par la Chambre de première instance VI de la CPI de crimes de guerre et crimes contre l’humanité et condamné à un total de 30 ans de prison.

En mars 2013, le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé le déploiement d’une brigade d’intervention au sein de la MONUSCO pour mener des opérations offensives ciblées, avec ou sans l’armée nationale congolaise, contre les groupes armés menaçant la paix dans l’est de la RDC. La brigade était chargée de neutraliser les groupes armés, de réduire la menace pour l’autorité de l’État et la sécurité civile, et de faire place aux activités de stabilisation.

Le 6 novembre 2013, les forces gouvernementales ont lancé un assaut contre la position rebelle du M23 dans l’est du pays. Vaincu, le M23 a publié un document indiquant qu’il avait « décidé dès ce jour de mettre fin à sa rébellion » et de poursuivre ses objectifs « par des moyens purement politiques ».

Un rapport des Nations Unies a révélé que le Rwanda avait créé et commandé le groupe rebelle M23 dont la plupart des commandants du M23 étaient des membres du CNDP pour mener une guerre par procuration en RDC contre les FDLR. Le Rwanda a cessé son soutien suite à la pression internationale ainsi qu’à la défaite militaire face à la RDC et à l’ONU en 2013.

Une solution durable

Le M23 a refait surface loin des camps de réfugiés en Ouganda où ils étaient censés être désarmés et cantonnés.

De nombreux analystes de la région commencent à se demander s’il est temps pour l’ONU et les organisations internationales d’appliquer la même approche utilisée en 2023 pour neutraliser à nouveau le M23 et contraindre le Rwanda à renoncer à semer le trouble en RDC ? Et encore, est-il temps de mettre Kigali et les FDLR autour d’une table pour une paix durable dans la région ?

De tous les acteurs au milieu de ce gâchis de vies humaines et de potentiel culturel et économique, le président Tshisekedi doit être celui qui perd le plus de sommeil et de patience ces jours-ci. Son mandat actuel et toute chance d’en obtenir un autre dépendent de l’issue des affrontements entre un groupe rebelle accusé d’être soutenu par celui qu’il dit être son frère et l’armée congolaise peu disposé à accepter la défaite militaire ce qui ajoute aux sentiments des citoyens congolais contre une sorte de compromis avec le M23 tout comme les ADF.

Stephen Will

Professeur adjoint en politique, relations internationales, Université de Bath

Articles Similaires

- Advertisement -

A La Une