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RDC – Neutralité de l’aide humanitaire dans l’Est du pays :  la délégation de l’ONU interpellée !

La situation humanitaire ne fait que se dégrader dans l’Est de la République démocratique du Congo, les lignes ne sont toujours pas bougées. A cet effet, l’ONG « Médecin sans frontières » (MSF) interpelle la délégation l’Organisation des Nations unies (Onu). Pour cette organisation internationale, les besoins des populations vulnérables augmentent, l’espace humanitaire et l’accès aux soins pour les populations diminuent.

La délégation de l’organisation des Nations unies (Onu) avec à sa tête Jean Pierre Lacroix, secrétaire général adjoint chargé du maintien de la paix est arrivée ce mardi 22 février en Ituri, dans l’est de la RDC. La délégation se rend à Djugu où la situation sécuritaire s’est détériorée davantage ces derniers mois. MSF a saisi l’occasion pour interpeller l’ONU sur  « la neutralité de l’aide humanitaire et la violence à son encontre ».

« Depuis plusieurs années, les populations civiles, les structures de santé, les personnels médicaux et humanitaires sont pris pour cible dans l’Est du Congo. Alors que les besoins des populations vulnérables augmentent, l’espace humanitaire et l’accès aux soins pour les populations diminuent. En juin 2021, l’hôpital de Boga en Ituri que nous soutenions depuis deux ans, était pillé et incendié privant la population du district de soins. En octobre dernier, un nouveau seuil a été franchi lorsque nos équipes MSF en convoi, pourtant bien identifiées, ont été prises pour cible entre les territoires de Kobu et Bambu. Attaque au cours de laquelle, deux de nos collègues ont été grièvement blessés. Cette violence, violation caractérisée du droit humanitaire, nous scandalise car elle vise intentionnellement par sa fréquence et son intensité à priver les populations d’une assistance humanitaire qui est souvent son dernier espoir », rappelle MSF dans un communiqué.

Et d’ajouter : « Votre visite dans l’Est du pays nous permet de vous interpeller ainsi que tous les acteurs nationaux, provinciaux et locaux sur l’absolue nécessité pour tous les porteurs d’armes de respecter les civils, les structures de santé et l’aide humanitaire. La venue d’une délégation des Nations Unies nous donne l’occasion d’interroger l’ONU, la communauté des bailleurs et les humanitaires sur le déploiement de l’assistance face à la crise en Ituri ».

Pour MSF, il est « urgent » que l’assistance respecte les principes humanitaires et ne soit plus « l’otage de la politique ». « L’assistance humanitaire se doit dans le respect de ses principes d’être neutre et impartiale pour atteindre toutes les communautés affectées par ce terrible conflit. Cette aide neutre et impartiale se trouve aujourd’hui compromise par la violence mais aussi par le manque de déploiement auprès de toutes les communautés qui en sont victimes » , dit l’ONG humanitaire internationale.

A souligner que la situation sécuritaire est de plus en plus alarmante dans la province de l’Ituri plus particulièrement dans le territoire de Djugu où les tueries des civils par les miliciens CODECO ne faiblissent pas. Une enquête a été même exigée par la société civile locale à travers une correspondance adressée ce lundi au Président de la République sur les récentes attaques dans les sites de déplacés. Deux récentes attaques ont fait au moins 80 morts à Djugu.

NBSInfos.com

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