Éditoriaux

RDC : M. Joseph Kabila s’avère ne pas être un prodige politique

Les kabilistes ont défiguré la démocratie pour produire un système dans lequel ils pourraient tout gagner et donc, ce qu’ils semblent avoir négligé, il est facile de tout perdre. Vue de face, leur forteresse semblait impénétrable. D’en haut, comme l’a découvert le président Tshisekedi, elle était si facile d’assiéger.

Il faut noter l’ironie qui ressort des dernières élections sénatoriales que les anciens barons mobutistes qui se sont transformés en stratèges de Kabila tels que M. Évariste Mabi Mulumba, qui était premier ministre sous le régime de Mobutu, M. Come Sekimono Wa Magango, qui a été membre du comité central et ministre à plusieurs reprises sous Mobutu et M. André -Alain Atundu Liongo qui était le chef du renseignement sous Mobutu, et même Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, tous ont mordu la poussière. Dans une simple élection démocratique, vote direct et sans liste, ce ne serait certainement pas le cas.

Il devrait être si douloureux pour eux de voir M. Bahati Lukwebo, qui n’a pas réussi à convaincre ses électeurs de les représenter au Parlement, trouva comment siéger au Sénat en leur nom sans qu’ils n’y consentent, puis grimper jusqu’à la tête de cette institution.

De la déchéance des cadres du FCC au Bureau de l’Assemblée nationale au récent limogeage de Zoe Kabila comme gouverneur du Haut-Katanga, le jeune frère de l’ancien président Joseph Kabila, met en évidence le manque de pensée critique des kabilistes.

Sans le feu vert de M. Kabila pour bricoler le processus démocratique en y injectant le vote par liste et indirect et avait laissé les élections se dérouler comme il se doit, les mercenaires politiques de Kabila s’auraient tous aligné la bannière du PPRD. La plupart auraient validement gagné. Au lieu de ces électrons libres sous la forme de parties satellites, il aurait une prise ferme sur chacun d’eux.

Son clan n’aurait pas pris trop de tout, mais il aurait certainement été dans une meilleure position dans les deux chambres du congrès et dans les provinces.

Là encore, le sort de M. Shadary aurait été le même, il aurait perdu misérablement l’élection présidentielle. Cependant, tous les facteurs indiquent que M. Fayulu aurait écrasé M. Tshisekedi au deuxième tour.

De ce fait, Fayulu et Kabila auraient acquis chacun une légitimité claire pour parler au nom de la majorité des Congolais.

Quant à M. Tshisekedi et M. Kamerhe, déduisant leur motivation en se référant au tas de débauche financière juste pendant leurs premier 100 jours au pouvoir, ils auraient pu être facilement apaisés si on leur donnait les moyens de s’offrir la joie de vivre.

La grande question est de savoir si le niveau de vie congolais serait meilleur aujourd’hui avec ce scénario ?

En termes de politiques ou de remèdes sociaux et économiques, l’incapacité de M. Fayulu et de l’ensemble du clan Lamuka en tant qu’une opposition à articuler un contre-argument bien pensé ou une alternative mature aux embarras et slogans populistes du président Tshisekedi indique qu’il aurait été un chef d’État imprudent, sinon horrible, aussi.

De leur propre mea culpa timide ou faux de kabilistes comme celui de M. Albert Yuma, les détails sur la débâcle de Bukanga Lonzo et la tentative d’échapper ou d’éviter de faire face à la justice par un nombre considérable d’entre eux, les Congolais se rendent compte qu’ils étaient loin d’être des génies sociaux ou économiques mais plutôt des pirates et des bandits brevetés et bien habillés.

Avec cela, il est vraiment difficile de conclure que le tango Faluyu-Kabila aurait profité aux Congolais.

La peur froide de Joseph Kabila du verdict public sur son mandat de chef de l’Etat l’a conduit à commettre des erreurs fatales pour lui et sa clique, ce qui a rendu la tâche du président Tshisekedi beaucoup plus facile de déboulonner le système, puis de le reboulonner à ses pieds.

Les Congolais doivent à présent élever la qualité du dialogue national et ramener le mécanisme démocratique de participation à sa forme la plus simpliste et la plus pertinente en éliminant le vote indirect et par liste et en réinstaurant la majorité absolue pour les élections présidentielles et gouvernorales avant que la tourmente du populisme et du tribalisme ne prenne une forte emprise sur la raison. Les échéances électorales de 2023 approchent à grands pas.

NBSInfos.com

roi makoko

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