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RDC : La seule chose qui restait au Kasaï était la terre

Trois ans se sont peut-être écoulés depuis que les violences ont ravagé la région centrale du Kasaï en République démocratique du Congo, mais des milliers de familles luttent toujours pour revenir à la normale. L’agriculture est le principal moyen de subsistance ici, mais le manque d’outils et de semences a rendu difficile pour les gens de vivre de la terre.

Marie n’a pas pu nourrir sa famille correctement pendant toute une année. Pendant les violences, elle s’est réfugiée dans la brousse à plus de 30 kilomètres de là, pour revenir en 2018 et constater que sa maison et ses biens avaient été saccagés. Travailler sur la terre n’était plus une option. « Nous nous sommes couchés affamés quelques jours », dit-elle. Ses neuf enfants ont tous souffert de malnutrition – parfois sévère.

Marie vit dans le village de Tshibombi dans la province du Kasaï-Central. La dernière flambée de violence a laissé des cicatrices visibles partout où vous regardez et est poêrée dans la mémoire des villageois. Le tableau est sombre. Les nouvelles maisons sont peu nombreuses et très loin entre; les huttes brûlées ou abandonnées sont la principale caractéristique ici. Certains résidents ne sont toujours pas revenus, et l’économie stagne.

Les villageois ont été forcés de fuir au moment où leurs récoltes étaient prêtes à être récoltées; la récolte a été prise ou détruite. La forêt a également entravé les progrès en récupérant des terres agricoles abandonnées. Un autre défi, et non négligeable, est la difficulté de mettre la main sur les approvisionnements agricoles pour remettre les terres en production.

Dans cette région, l’agriculture est la principale source de nourriture et de revenus. Le sol est riche et fertile, et bien adapté à la culture des légumes, du manioc et du maïs.  « Même avec tout ce qui a disparu, nous avons encore la terre, dit Marie, espérons-le, mais cela a signifié partir de zéro. »

Une meilleure agriculture signifie une meilleure récolte

En août 2019, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), initié une assistance dans plusieurs villages de la province, n’a pas celui de Marie. Cette  aide, En août 2019, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a commencé à fournir de l’aide dans plusieurs villages de la province,  dont Tschibombi où vit Marie. Il a fourni à près de 6 500 familles de la nourriture, de l’argent comptant, des articles ménagers, des semences, des boutures de manioc et des outils agricoles, qui ont été distribués par versements en un peu plus d’un an.

Les villageois ont répondu en s’organisant, certains travaillant sur les terres qu’ils possèdent et d’autres travaillant dans des espaces communautaires. « Nous avons commencé par nous attaquer aux arbres, en brûlant tout ce qui avait pris le contrôle des champs. Ensuite, nous avons planté nos cultures et géré les plants », explique Marie.

Toutefois, les bonnes techniques agricoles n’étaient pas largement comprises, de sorte que le CICR a formé les populations locales à la sensibilisation de la communauté agricole. « Nous avons appris aux familles à s’occuper des récoltes, allant parfois avec elles aux champs », explique Bonaventure Tshibombi,le chef du village. « Nous avons déjà récolté une grande partie de la nouvelle variété de manioc. »

Marie était l’une des villageoises qui ont participé à la formation. « Nous avons appris à laisser un vide lorsque nous sèmeons des graines et aussi à mettre trois graines de maïs dans un trou », explique-t-elle. « Une graine peut échouer, mais les autres vont germer. »

Marie parcourt les deux kilomètres pour se rendre à la terre qu’elle cultivait, son mari et sa fille aînée à ses côtés. Pour elle, la distance n’est pas importante – les résultats sont. « Maintenant, nous pouvons manger tous les jours, quelle que soit la saison. Et nous pouvons même gagner de l’argent en vendant une partie de la récolte.

Article du Comité international de la Croix-Rouge publié le 2 février 2021 (Traduit en français par Jay Cliff)

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