Arrivé dans la nuit de dimanche 11 décembre aux États-Unis d’Amérique pour participer à l’« US Africa Leaders Summit 2022 » qui s’ouvre ce mercredi à Washington, Félix Tshisekedi n’entend pas donner un temps mort dans la bataille diplomatique contre son homologue rwandais, Paul Kagame, qui s’évertue encore dans les velléités expansionnistes à l’Est de la République démocratique du Congo. C’est dire qu’au-delà de ce sommet dans lequel le président américain, Joe Biden, projette la revitalisation des relations américaines avec le continent africain face à la concurrence de la Chine et de la Russie, le président de la RDC devra bien miser sur les enjeux en présence, au moment où les relations se sont terriblement gâtées entre Kinshasa et Kigali. C’est donc une opportunité pour Kinshasa de renforcer son plaidoyer afin d’obtenir des sanctions contre le Rwanda et son bras séculier, le M23, qui occupent une partie de la province du Nord-Kivu et qui tuent la population dans les territoires sous son contrôle. Et dans une telle posture, Kagame ne saura afficher profil haut quand on sait qu’il y a peu Washington a appelé Kigali à cesser son soutien au M23.
Le Sommet des Amériques qui se déroule pour la deuxième fois sera l’occasion d’annoncer de nouveaux investissements, de parler de sécurité alimentaire aggravée par la guerre en Ukraine, du changement climatique, mais aussi de démocratie et gouvernance. Ce rendez-vous pourra peut-être aussi permettre aux États-Unis de démontrer qu’ils s’intéressent encore à l’Afrique, huit ans après le premier sommet du genre en 2014 sous la présidence de Barack Obama.
Comme pour dire, après l’époque Donald Trump, celle du désintérêt pour le continent africain, Joe Biden se veut, lui, chantre du multilatéralisme. D’où sa détermination à jouer sa partition pour replacer l’Afrique au cœur de la diplomatie mondiale.
Dans la foulée, Joe Biden entend agir pour une intégration de l’Union africaine (UA) au G20. À ce jour, le groupe rassemble 19 des économies les plus avancées au monde ainsi que l’Union européenne. Le dirigeant américain veut ainsi renforcer le rôle joué par le continent, a indiqué la Maison Blanche.
« Il est plus que temps que l’Afrique ait des sièges permanents à la table des organisations et initiatives internationales », a affirmé Judd Devermont. Selon lui, « nous avons besoin de davantage de voix africaines dans les conversations internationales à propos de l’économie mondiale, la démocratie et la gouvernance, le changement climatique, la santé et la sécurité », pense Judd Devermont, directeur exécutif aux Affaires africaines du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Il a indiqué que les États-Unis évoqueraient le rôle de l’Union africaine avec l’Inde, qui présidera le G20 en 2023. L’Afrique du Sud est actuellement le seul pays africain à figurer au G20, né dans sa forme actuelle lors de la crise financière de 2008.
Des enjeux en présence, Kinshasa à l’offensive diplomatique
Des enjeux en présence, les États-Unis donnent le signal d’ouverture, en invitant tous les pays membres de l’Union africaine à l’exception du Burkina Faso, de la Guinée, du Mali et du Soudan. Ainsi, les présidents rwandais et de la République démocratique du Congo, en plein conflit dans l’Est du pays face aux terroristes du M23 seront de la partie. Et pour le président Tshisekedi, au-delà de ce sommet, c’est une belle occasion pour clouer au pilori Kagame dans ses velléités expansionnistes dans l’Est de la RDC.
Lors de son séjour américain, le président Félix Tshisekedi aura plusieurs rencontres bilatérales. Il devrait renforcer le plaidoyer afin d’obtenir des sanctions contre le Rwanda et son bras séculier le M23 qui occupent une partie de la province du Nord Kivu et qui tuent la population dans les territoires sous son contrôle. La voix de Kinshasa trouvera naturellement un écho favorable face à Kigali surtout qu’il y a peu, le chef de la diplomatie américaine a « dit clairement que tout soutien externe à des groupes armés non-étatiques en RDC doit cesser, y compris le soutien du Rwanda au M23 ». Et c’est sans compter le massacre de trop commis à l’encontre de civils par les terroristes du Mouvement du 23-Mars (M23) les 29 et 30 novembre dans les villages de Kishishe et Bambo, au Nord-Kivu. Des actes ignobles dont la brutalité fait suffisamment monter la pression diplomatique et militaire pour faire reculer ce mouvement armé et ses parrains régionaux.
Pour rappel, la dernière visite du président Félix Tshisekedi aux États-Unis remonte au 19 septembre 2022, dans le cadre de la 77ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations-Unies et là, c’est à haute voix et d’un ton martial qu’il avait signifié qu’en dépit de sa bonne volonté et de la main tendue du peuple congolais pour la paix, certains des voisins n’ont trouvé mieux que de remercier les Congolais par l’agression et le soutien des groupes armés terroristes qui ravagent l’Est de la République démocratique du Congo.
Nbsinfos.com
La présidence Tshisekedi vient procéder à des permutations dans la hiérarchie militaire, une décision qui…
Le chambardement au sein de l'armée congolaise n'est pas fait par hasard. Après l'échec du…
L’ouverture d’une « clinique de traitement du retrait du hijab » pour « offrir un…
Le président élu américain Donald Trump a invité le président chinois Xi Jinping à son…
Le Corridor de Lobito est un projet de développement majeur reliant les zones riches en…
La gastronomie africaine, avec ses saveurs vibrantes, ses traditions profondément enracinées et ses techniques culinaires…