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RDC/Des employés fictifs au sein de l’administration publique : Le gouvernement recense ses fonctionnaires

Faute d’une base de données digitale au sein de l’administration publique, d’autres agents de l’État cumulent les emplois et fonctions, en gagnant « frauduleusement » les salaires. En vue de mettre fin à cela, des entreprises publiques ont été invitées, la semaine, dernière à déclarer leurs travailleurs au ministère de la Fonction publique. Il s’agit d’une stratégie finalisée en vue de lutter contre d’importantes ressources dans la paie.

Enfin, le gouvernement congolais veut déjouer une supercherie au sein des administrations publiques. L’objectif poursuivi est de maîtriser des effectifs et la masse salariale des agents.

Ne disposant pas d’une base de données numérique de ses fonctionnaires depuis l’indépendance en 1960, la RDC perd beaucoup d’argent.  Au passage, l’État veut surtout faire le tri des employés fictifs ou cumulards qui plombent les comptes. Depuis la semaine dernière, des analystes et des experts sont en plein travail, pour passer au crible: les listes déclaratives des administrations publiques s’empilent sur les tables et sont examinées à la loupe. « Il s’agit d’un cas qui nous paraît compliqué, nous trouvons des agents qui ne savent pas justifier leur numéro matricule. On trouve leurs noms dans plusieurs entreprises. Des numéros matricules dans 4 ou 5 entreprises. Ils se présentent avec des actes qui sont falsifiés», explique chef de division M. Jonathan Ilunga.

Fin 2020, une enquête préliminaire de la Police judiciaire des parquets révélait que plus de 130 000 agents fictifs et quelque 43 000 doublons bénéficient indûment d’un salaire de l’État. Toutefois cette enquête n’a pas connu de dénouement jusqu’ici. L’État qui tire les conséquences.  

Sur ces mêmes listes, les agents trouvent également des cumulards. Comme un fonctionnaire qui « est dans une administration X et se retrouve dans une administration Y avec toujours le même numéro matricule », explique-t-il. Par conséquent, l’État perd d’importantes ressources dans la paie.

Pour ce faire, le travail de fiabilisation du fichier est exécuté par la direction de gestion de la base de données des ressources humaines de l’État. Selon l’un des analystes, un procès-verbal signé par l’administration à la fin des travaux. « Nous allons arriver à un moment donné avec un fichier où on ne peut pas avoir des doublons, où nous ne pouvons pas avoir de cumulards, ni des faussaires qui opèrent avec des matricules d’emprunt. En clair, ils doivent être déboutés », a-t-il laissé entendre.  

Donc, il revient au gouvernement de disposer d’une base de données numérique pour identifier facilement les agents et fonctionnaires de l’État.

NBSInfos

herve mwana

Journaliste et communicateur de formation. Engagé dans la lutte contre l'injustice sociale. Un fact-chequeur de formation. Je suis engagé dans la lutte contre les Fake news, la désinformation et le canular.

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