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RDC – Ministre de l’Économie nationale Daniel Mukoko Samba : Charlatan ou simplement un vieil âne ? (Tribune de Jo Sekimonyo)

Je dois avouer qu’après avoir vu les quatre objectifs du nouveau ministre de l’Économie, j’étais partagé entre éclater de rire ou m’énerver. Une fois de plus, l’exaspération m’envahit. Considéré comme le phare du gouvernement actuel et le stratège du dernier mandat de Félix Tshisekedi, il semble ignorer que l’agriculture est le secteur le moins rémunérateur et qu’entreprendre n’est pas une compétence à acquérir, mais un état d’esprit qui dépend de la qualité de notre système éducatif et de notre écosystème économique pour être réellement efficace. Quant au financement de l’économie, il est resté évasif, laissant supposer que les Congolais les plus pauvres seront de nouveau pressurés pour remplir les caisses de l’État, au bénéfice des politiciens.

En tant que professeur d’économie, je m’attendais à des cibles à la hauteur du prestige associé à ce titre académique en RDC et des solutions pertinentes pour les Congolais, telles qu’une augmentation du salaire minimum et un recensement national pour une meilleure planification.

La question critique est donc : s’agit-il de mauvaise foi ou de naïveté ? À mon avis, M. Mukoko est simplement, comme tant de soi-disant économistes vénérés congolais et ceux qui l’ont précédé sous le règne de Tshisekedi, y compris M. Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi récemment couronné professeur d’économie, l’homme de la mauvaise époque pour affronter les défis de la RDC, tourmenté par les vieux fantômes coloniaux. Il incarne l’économiste classique du tire-sonde qui se retrouve exactement là où il ne devrait pas être, un peu comme un canard qui se débat dans un réservoir d’huile.

Mais hélas, nous avons une classe de soi-disant opposants, comme M. Moïse Katumbi Chapwe, qui se montre incapable de fournir la moindre contre-expertise et préfère se taire ou aboyer de temps en temps, ou pire encore, M. Martin Madidi Fayulu, trop imbu de lui-même, et des charlatans comme M. Matata Ponyo Mapon et les gladiateurs du PPRD, qui semblent sortir tout droit d’un manuel de la mauvaise foi.

Révéler l’Économie Hétérodoxe dans le Sud Global : Un Appel à l’Ordre pour le Citoyen

À travers le tiers-monde, les limites de l’économie classique se dévoilent avec une clarté criante, révélant le besoin urgent de réformes progressistes en éducation économique, débat public et politique. Mais comment surmonter cette inertie ? L’économie politique ouvre un champ de réflexion où se mêlent hilarité et profondeur morale.

Beaucoup trouvent ma perspective étrangère à l’économie classique, et pour les plus éclairés, à l’économie orthodoxe. Mais l’étiquette ne capture pas la véritable essence de ma pensée : celle d’un économiste hétérodoxe. Cette confusion trouve son origine dans l’omniprésence des doctrines néoclassiques qui dominent les départements d’économie et les politiques à travers le monde. Dans des régions comme la République Démocratique du Congo, ces institutions persistent avec des recettes économiques obsolètes, emprisonnant les politiques économiques nationales dans un agenda néolibéral et des séquelles post-coloniales, et freinant ainsi l’évolution des dialogues économiques.

Imaginez un jardin botanique où seules des espèces anciennes sont cultivées, tandis que des variétés prometteuses attendent d’être explorées. L’économie classique fonctionne de la même manière, incitant des esprits audacieux comme le mien à tracer des voies inédites pour défier les normes établies. Il est crucial de réveiller un public souvent endormi par des répétiteurs académiques qui diffusent des doctrines périmées.

Naviguer dans le dédale de l’économie classique est aussi complexe que de résoudre un puzzle de mille pièces. Dévoiler ses limites et pousser à explorer des alternatives progressistes en éducation économique, débat public et politique est vital, surtout dans le Sud global. Mais comment avancer dans ce labyrinthe ? Intervenir dans le discours public est périlleux, car les intérêts établis tracent des sentiers balisés qui renforcent le consensus.

Les étiquettes, comme dans le marketing, façonnent les perceptions et influencent les choix stratégiques. Les étiquettes que je m’efforce de promouvoir sont « économie hétérodoxe » et « économie politique ». Cette démarche est aussi captivante que délicate, car il n’existe pas de terrain neutre pour juger de manière impartiale. Les critères de succès restent ouverts au débat. Pour un marchand d’idées comme moi, introduire de nouvelles pensées devient un spectacle fascinant, comparable à un jongleur cherchant sa place dans une cage de lions.

Influencer l’opinion publique au-delà des cercles académiques nécessite une connexion authentique avec les préoccupations du grand public et une identité clairement définie. C’est ainsi que l’on peut véritablement contester l’économie dominante. En outre, la recherche et la défense de politiques trouvent souvent un impact plus fort lorsque les économistes politiques s’engagent dans des remèdes interdisciplinaires sur des enjeux cruciaux.

Contrairement aux affirmations péremptoires, l’économie classique n’est pas une discipline neutre ; elle est profondément enracinée dans la politique. S’opposer à cette économie relève également du politique. Mettre en lumière cet aspect permet de corriger la fausse idée selon laquelle l’économie serait une science désincarnée. En réalité, l’évolution de la pensée économique a toujours été marquée par des dimensions politiques, quel que soit l’époque ou le lieu. Dans le monde concret, économie et politique sont intimement liés et indissociables.

Cela dit, l’économie politique se nourrit d’une tradition classique qui s’étend du XVIIIe siècle au XXIe siècle, enrichie par les contributions de penseurs tels que Smith, Ricardo, Marx, Keynes, Kalecki, Galbraith et d’autres figures occidentales contemporaines. Pourtant, il est frappant de constater qu’aucune figure locale du Sud n’est véritablement reconnue, même par les natifs de ces régions.

Le chemin de la croix

Mon ambition est de faire éclore l’économie hétérodoxe dans les pays du tiers-monde, en particulier en République Démocratique du Congo, en offrant des perspectives pertinentes. Ce projet s’inscrit dans une démarche globale en économie politique, visant à inviter les communs des mortels à déchiffrer comment les économies interagissent avec les processus sociaux et à développer des pratiques politiques pour instaurer des arrangements plus équitables et durables pour l’avenir.

Cette croisade est à la fois interdisciplinaire et résolument politique. Elle est cruciale car elle défie l’économie classique trompeuse, marquée par des biais racistes, et critique les pratiques néolibérales tant au niveau national qu’international. Il est également essentiel de reconnaître la demande mondiale croissante pour cette perspective. En effet, que ce soit en économie hétérodoxe ou en économie politique, il reste encore beaucoup à faire, notamment dans le tiers-monde. En RDC, les orientations du gouvernement Judith Tuluka Suminwa en sont une preuve flagrante.

Jo M. Sekimonyo

Écrivain, théoricien, défenseur des droits de l’Homme et économiste politique

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