L’illégitimité du Président F.Tshisekedi est prônée par le segment oppositionnel de l’Honorable Fayulu et la coalition Lamuka. Ils continuent à brandir son échec à l’élection présidentielle de 2018. La haute trahison est inhérente à la violation délibérée et systématisée de la constitution, dans la perspective du FCC. Le Ministre Honoraire de la Défense Tshikez Diemu l’a martelé : le Président Tshiskedi n’inspire plus confiance. Le glissement est captable dans la volonté explicite des apparatchiks du pouvoir de ne pas organiser les élections en 2023. Les acolytes du Président F.Tshisekedi brandissent la conditionnalité du recensement. La sonnette d’alarme est tirée par la Cenco, le CLC et une frange importante de la société civile.
La principale thèse de cette politoscopie est que le triptyque politique létal illégitimité-trahison-glissement, conjugué à la gravissime subtilisation anticonstitutionnelle de la majorité parlementaire (un coup d’Etat parlementaire ou hold up parlementaire), ainsi que la perception psycho-politique d’une dictature néomobutienne imposant sa coalition à tous les politiciens, placent le Président F.Tshisekedi dans l’illégitimité totale. Sa légalité électorale «s’est effritée » par l’auto-inaceptabilisation au pouvoir dans la conscience collective. Il est devenu un péril pour la cohésion nationale et un danger contre la Res Publica ou l’Etre collectif pour un destin commun. Cette invalidité sociopolitique impose la recherche d’un consensus fédérateur sur les modalités productrices d’une acceptabilité élargie du président et son pouvoir. Cela est absolument indispensable pour réaliser la cohésion nationale disloquée, initier des reformes électorales, institutionnelles, et implémenter les actions socioéconomiques et sécuritaires nécessaires pour réaliser des élections paisibles et crédibles en 2023.
DE LA DEFIGURATION DE LA REPUBLIQUE A L’EROSION DE L’ACCEPTABILITE SOCIOPOLITIQUE DU PRESIDENT F.TSHISEKEDI
La défiguration de la République est clairement établie dans la reproduction de la monocratie par laquelle le Président F. Tshisekedi s’impose comme le nouveau « monarque absolu » zairois. Il vassalise le parlement, le gouvernement et la justice qui sont au service de son pouvoir total, et n’accepte pas les limites et procédures constitutionnelles. On note également le diktat des seules idées du président et son parti UDPS. Ils sont allergiques à la critique. Les auteurs de toute contradiction sont victimes des injures démentielles, de la violence barbare et des arrestations despotiques. Cette situation est aussi démontrée par l’imposition de la coalition fourre-tout, Union Sacrée de la Nation, à tous les politiciens par intimidation de la perte des postes ou par corruption.
La défiguration de la République est plus tangible dans les pratiques obscurantistes des fanatiques-partisans du président. Ils se livrent au sacrilège des insultes contre l’Eglise Catholique et ses prestigieuses autorités (illustres intellectuels congolais), notamment le Cardinal Malula et l’Archevêque Monsengwo. Obscurantisme moyenâgeux dans le blasphème religieux consistant à prier en utilisant la formule de la Sainte Trinité au nom de Monsieur Tshisekedi, feu Etienne Tshisekedi et Un Peuple d’Abord illusoire. Même sous le maréchal Mobutu, au paroxysme de son totalitarisme stalinien, aucun membre du MPR Parti-Etat n’a jamais prié en son nom. Cette décadence spirituelle dévoile le mental pré-républicain de la horde au pouvoir. Et cela se déroule sans la moindre réprimande par les autorités de l’UDPS ni par son chef Felix Tshisekedi qui devrait être un leader républicain normativiste.
Un régime d’indigence idéologique et d’atonie intellectuelle au sommet de l’Etat. Reproduction des appellations et slogan des années 1980-1990 : union sacrée, Etat de Droit, Peuple d’abord, sans aucune innovation paradigmatique. L’utilisation galvaudée du concept de vision, dénuée de substance et pérorée par des politiciens auto-vassalisés, produit l’abrutissement de la société et de la classe politique (l’imbécilisation de la classe politique, pour paraphraser le Théologien et Philosophe Ka-Mana). L’enrichissement sans cause des courtisans et apparatchiks du président, l’empirement des conditions sociales (la RDC ayant perdu trois places dans le classement de l’IDH de 2019 à 2020), la dépravation parlementaire, l’amplification des horreurs des tueries à l’Est sans aucune impulsion nouvelle pour réduire ces épouvantes, ont créé une répulsion psycho-politique de ce régime. On est donc dans une tendance régressive, obscurantiste, et intellectuellement plombante. Cette déchéance du régime dans la conscience collective enlève à son pouvoir sa validité sociopolitique légitimante qui soutient sa fragile légalité électorale.
LA THESE DE L’ILLEGITIMITE DU PRESIDENT F.TSHISEKEDI ET SA VALIDITE SOCIOPOLITIQUE DANS LA CRISE POLITIQUE DU REGIME DE L’ALTERNANCE
D’abord, Il est d’une importance capitale de rappeler que Monsieur Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo avait remporté avec controverse l’élection présidentielle de 2018 avec seulement 38 % des votes. Donc, plus de 62% des électeurs l’avaient rejeté comme président. L’élection présidentielle étant à un seul tour, les Congolais étaient, seulement par obligation constitutionnelle, tenus à accepter ce président. Mais, une telle acceptabilité est fondamentalement fonction d’une opérationnalité politique conforme à la constitution, respectant les principes de la République et de la démocratie, et surtout promouvant l’unité et le progrès de la Res Publica ou bien commun.
Et bien plus, le candidat Martin Fayulu, l’Eglise Catholique, la vaste majorité des autorités et organisations internationales avaient rejeté les résultats de l’élection présidentielle de 2018. On sait que c’est le Président Honoraire Joseph Kabila qui joua un rôle déterminant pour l’acceptation internationale du nouveau président Congolais. Il envoya au Rwanda une délégation conduite par l’administrateur de l’ANR Kalève (le partenaire en deals politiques avec Monsieur Tshilombo depuis Ibiza, et le même que l’on veut crucifier et humilier aujourd’hui comme le diable en personne) pour convaincre le Président Kagame, alors président de l’Union Africaine, afin qu’il accepte la victoire de F.Tshiskedi. Ici aussi, l’acceptabilité était conditionnée par la consolidation de la démocratie, la solidification de la République et la conformité à la constitution. Donc, le Président F.Tshiseked a accédé au pouvoir avec une « légalité-légitimité électorale fragile ». Une conscience historique véridique de ses missions historiques l’aurait aidé à revigorer sa légalité électorale controversée et sa légitimité sociopolitique relative, avec une « légitimité de performance ». C’est-à-dire par l’opérationnalisation du pouvoir et de l’Etat en conformité avec les deux formes d’acceptabilité nationale et internationale cernées ci-haut.
Force est de souligner qu’en réalité la crise politique actuelle est née des caprices de Monsieur F.Tshisekedi par déficit de transcendance-lucidité politique. Cela a conduit aux consultations politiciennes par lesquelles le président a lui-même renoncé à son rôle de garant de la nation. Au lieu d’être l’arbitre « au-dessus de la mêlée », il s’est engagé dans une politicaillerie clientéliste et antagoniste imposant son Union Sacrée de la Nation fourre-tout, opérant un hold up parlementaire en pleine législature. Dans cette situation donc, l’illégitimité prônée par l’Honorable Fayulu et par Lamuka, vient se conjuguer ou se greffer à l’érosion de l’acceptabilité sociopolitique pour dégradation de la République et dépravation de la démocratie parlementaire. En d’autres termes, il s’est créé un phénomène d’amplification de l’illégitimité du Président F.Tshisekedi. Il met en péril l’unité nationale et le destin de tout un peuple. Ici aussi on devrait lui imposer sa propre formule : « le salut du peuple est la loi suprême » en exploitant le premier alinéa de l’article 64 de la Constitution. Sans cela, « La Nation risque de s’effondrer » pour reprendre la formule du Philosophe Français Michel Juffé.
LA THESE DE LA HAUTE TRAHISON ET SA VERACITE POLITIQUE META-CONSTITUTIONNELLE
L’Honorable Martin Fayulu et le Professeur Theodore Ngoy sont les principaux intellectuels et politiciens ayant fait preuve de vaillance intellectuelle et d’intrépidité politique en envisageant officiellement la mise en accusation du Président F.Tshisekedi pour haute trahison. Par intimidation despotique, Ils furent invités par le parquet général près la cour d’appel de Kinshasa-Gombe. Dans une tournure de vaudeville, cette cour nia ensuite ses propres convocations formellement déposées aux résidences de ces deux personnalités, suite à la mobilisation fulminante des militants de l’Honorable Fayulu. Le FCC a régulièrement dénoncé la violation délibérée de la Constitution par le Président F.Tshisekedi. Dans les conversations privées, certains cadres de cette coalition supputent sur la mise en accusation du président pour haute trahison. Mais, formellement il leur manque l’intrépidité politique pour actionner la mobilisation de leurs députés et sénateurs afin d’initier une procédure de la mise en accusation du président par le Congrès du Parlement. Avec la dégénérescence sociopolitique actuelle dont le principal auteur est Monsieur Tshisekedi, Il a lui-même produit un éventail de matériaux granitiques pour sa mise en accusation pour haute trahison.
L’imposition-improvisation d’un programme de 100 jours porté in tuitu personae par le Président Tshisekedi, après avoir machiavéliquement neutralisé le gouvernement Tshibala, fut une violation délibérée de la Constitution. L’Article 91 de la Constitution est clair : le Gouvernement seul conduit la politique de la Nation. Même si celui qui était en place n’émanait pas de la nouvelle législature, dans cette situation spéciale le Président avait la possibilité d’une concertation pouvant laisser au gouvernement la latitude constitutionnelle de matérialiser cette politique en 2019 – sous le leadership présidentiel. Mais on sait que ce programme fut, au fond, un stratagème concocté pour couvrir des détournements. En réalité, le Directeur du Cabinet présidentiel ayant agi sur « instruction du Président de la République » celui-ci porte une responsabilité intellectuelle (opposée à l’Honorable Kamerehe au procès), administrative et politique, qui fait de lui un complice potentiel. A cet égard donc il y a logiquement la possibilité d’une mise en accusation du président pour haute trahison comme co-auteur ou complice d’une malversation, d’une corruption ou d’un enrichissement illicite, selon le deuxième alinéa de l’Article 165. Ce même article dans son premier alinéa prescrit la mise en accusation du président pour haute trahison pour violation intentionnelle de la Constitution, comme abondement démontré ici.
En plus, Il y a les motifs d’une possible mise en accusation pour haute trahison, relatifs à la dépravation de la démocratie parlementaire. Cela est notamment démontré par la nomination d’un informateur alors qu’une majorité parlementaire (que seul le Peuple souverain primaire attribue exclusivement à l’issue des élections dans une démocratie parlementaire), existait légalement et avait été identifiée formellement pour toute la législature. Dans l’orthodoxie de la démocratie parlementaire, les seules options constitutionnelles lorsque le président ne voulait plus de la coalition avec le FCC étaient celles de la cohabitation républicaine ou la dissolution de l’Assemblée Nationale. Le président a choisi le raccourci de la subtilisation traitresse de la majorité parlementaire en pleine législature. Cet acte gravissime a violé sournoisement et délibérément l’Article 78 de la constitution. Dans sa logique parlementariste, cet article prescrit que l’informateur n’est désigné qu’en amont (à l’issue des élections législatives, cela s’entend exclusivement dans toute démocratie parlementaire) lorsqu’il n’existe pas de majorité parlementaire à l’issue des élections législatives, pour former une coalition productrice de ladite majorité parlementaire. Sur la même toile de la dépravation de la démocratie parlementaire, le Président a signé des ordonnances nommant notamment les juges de la Cour Constitutionnelle et les généraux sans respecter la procédure-conditionnalité : (a) les décisions préalables des organes techniques attitrés en amont, notamment le Conseil Supérieur de la Magistrature et le Conseil Supérieur de la Défense, (b) sans que les résolutions de ces institutions aient été portées par le Gouvernement (ayant en charge la politique de la Nation et seul responsable devant le Parlement) vers le Conseil des Ministres et (c) sans le contreseing du Premier Ministre (envoyé perfidement en mission à Lubumbashi). Ici le principe même de la Responsabilité du Gouvernement devant le Parlement, assurant la transparence et la redevabilité, est absolument bafoué. Le président a usurpé les prérogatives de l’Institution Gouvernement et privé le Parlement de son droit de contrôle.
Cette panoplie de raisons de mise en accusation du président pour haute trahison inclue aussi potentiellement la violation des Articles 56 et 57 de la constitution. La perte alléguée de plus de 500 Km2 sous le régime du Président F.Tshisekedi, dans le mutisme suspect du garant de l’intégrité territoriale, implique une privation des ressources et richesses naturelles aux personnes physiques des contrées concernées et peut constituer une haute trahison. Enfin, il y a la volonté délibérée du président de ne pas exercer sa fonction de garant de l’unité nationale et du bon fonctionnement des institutions. A cet égard, il s’est engagé personnellement dans une activité éminemment partisane (contraire à l’Esprit de l’Article 96 de la Constitution) en initiant et en animant des consultations politiques au Palais de la Nation qui porte la symbolique de la neutralité républicaine. Il a illégalement utilisé les fonds de la République pour sa propre entreprise politicienne. Ainsi, il a créé sa coalition personnelle, Union Sacrée de la Nation, aux effets divisionnistes. Il l’ impose machiavéliquement aux députés nationaux, aux Sénateurs, aux Gouverneurs, aux députés provinciaux et aux formations politiques. Il sème la zizanie politique fragmentant les partis avec des membres dans la majorité et dans l’opposition, promeut la division et les disfonctionnements desdits partis politiques, disloquant ainsi la cohésion nationale. Il est donc un danger même pour les partis politiques censés contribuer « au renforcement de la Conscience Nationale » selon l’Article 6 de la Constitution. Sur le même rayon de la trahison, le président a violé l’Article 63 qui veut qu’il soit transcendant pour sauvegarder l’unité nationale. Cette déviation est susceptible d’être liée à la violation de l’Article 7 proscrivant le parti unique « sous quelque forme que ce soit ». L’Union Sacrée de la Nation apparait comme une forme de parti-unique à cause de sa pratique dictatoriale et hégémonique imposant, par corruption, menace ou intimidation, que l’on y adhère ou que l’on subisse des conséquences neutralisantes. Il y a ici donc une piste de la mise en accusation pour haute trahison. Le Président a lui-même bafoué son rôle de garant du bon fonctionnement de l’Etat. A cause de la seule volonté du Président Tshisekedi, sans aucune raison objective et constitutionnelle, l’Etat de la RDC s’est vu privé des Conseils des Ministres pendant plus de 5 mois. Cela ne peut pas rester sans sanction. Les deux chambres du Parlement ont été violentées, souillées et déstabilisées pendant la même période. A cause de la dépravation de la démocratie parlementaire par le mercantilisme politicien (avec des «négociants en chef » des postes ministériels parallèlement aux consultations du Premier Ministre), la « pseudo-majorité subtilisée, illégale et illégitime » n’est pas en mesure de produire promptement un gouvernement.
Cette situation d’inacceptabilité sociopolitique impose une méta-exploration de la thèse de la trahison, au-delà du prisme constitutionaliste courtisant. Ainsi, on peut avoir une toile plus large et plus lucide des matériaux de la possibilité de la mise en accusation du président pour haute trahison. Monsieur Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo n’a pas simplement violé la constitution : il a répudié l’unité et le destin de toute une nation en la divisant et en la déviant de sa trajectoire normative républicaine tracée par le Concordat de Sun City.
LE SYNDROME D’HUBRIS ET LE GLISSEMENT : LA MOBILISATION NATIONALE ET INTERNATIONALE CONTRE TOUTE PROLONGATION D’UN POUVOIR MONOCRATIQUE
Dans un ouvrage de psychologie politique intitulé «The Hubris Syndrome: Bush, Blair and the Intoxication of Power», David Owen conceptualise le syndrome d’Hubris comme l’ensemble des pulsions ego-narcissiques amenant le détenteur du pouvoir à adopter des comportements violant la norme et le principe dans une sorte de déformation de la personnalité. En fait la conceptualisation d’Hubris dans la mythologie grecque se referait aux personnes bafouant les normes supérieures de la société – les principes des Dieux. Aristote en parle dans « Rhétorique ». Le syndrome d’Hubris, c’est une soif de pouvoir inextinguible, mais aussi le vertige que provoque le succès que l’on rencontre dans l’apparente conquête des pouvoirs de plus en plus étendus. On a l’illusion d’omnipotence. Et on veut donc demeurer éternellement détenteur exclusif de l’imperium – pour s’y délecter en accumulant les prébendes en faveur de soi-même et ses apparatchiks.
En RDC, le syndrome d’Hubris nous a offert un dévoilement historique : le messianisme politique n’est qu’un subterfuge. On est au pouvoir et, au regard de la perversion de la démocratie parlementaire et la dépravation de la République, on veut y rester le plus longtemps possible dans la perfidie anticonstitutionnelle. La narrative de la condition du recensement n’est qu’un lamentable stratagème de justification d’une propension égotiste de jouir du pouvoir dont on a subitement découvert les saveurs enivrantes et les prébendes délectantes. Les cris des fanatiques voire les déclarations des cadres du parti au pouvoir, avec des courtisans pasteurs et anciens ministres du FCC déclarant que le Président Tshisekedi doit rester au pourvoir même pendant 30 ans (parce que J.Kabila a régné pendant 18 ans), traduisent la machination pour un glissement.
Mais, il faut aider le Président F.Tshisekedi à s’exorciser du syndrome d’Hubris, à retrouver sa personnalité originelle authentique de vrai combattant pour la démocratie, en lui opposant une résistance implacable contre le glissement. La Belgique a déjà pris position : les élections en 2023 et le strict respect de la Constitution. Pour les Démocrates américains, qui sont radicaux concernant la consolidation de la démocratie en Afrique, le pluralisme politique, le strict respect de la constitution et la régularité des élections en 2023, sont des impératifs pour la RDC. L’Union Européenne tient aux élections crédibles en RDC en 2023. La Monusco a repris cette position. Les Congolais Républicains Rationalistes doivent donc se mobiliser au pays et à travers le monde pour une action robuste nationale et internationale en faveur des élections en 2023.
CONCLUSION
LE PRESIDENT F.TSHISEKEDI ENTRE UN CONSENSUS FEDERATEUR POUR LES ELECTIONS EN 2023 ET L’HECATOMBE DE L’ILLEGITIMITE
La légitimité (legitimus) dans son acception dans le champ politique ne se réduit pas à la légalité. Elle se conçoit, dans une perspective politique méta-constitutionnelle, comme ce qui est « conforme non seulement aux lois, mais à la morale et à la Raison » (Brigitte Bouquet, « La complexité de la légitimité », dans Vie sociale 2014/4 n° 8, pp. 13-23). La légitimité siège dans l’âme collective comme une acceptabilité du pouvoir fondée sur les valeurs partagées et les idéaux communs – notamment la liberté, l’Egalite, la justice, le destin commun, comme définit dans le préambule de la Constitution Congolaise. Pour Max Weber dont les travaux fondent la matrice épistémique de la sociologie de la légitimé contemporaine, un régime ou un pouvoir est légitime lorsque ceux qui y sont concernés portent une certaine croyance ou une foi (“Legitimitätsglaube”) en lui. La conclusion est que le Président F.Tshisekedi a connu une dramatique érosion de la légitimité, fragilisant ainsi sa légalité aux assises électorales controversées. Son pouvoir est oxydé par le hold up électoral et le hold up parlementaire. Donc, tangiblement, il est déjà dans la zone de l’illégitimité sociopolitique aggravée par la tendance reproductive d’une monocratie, la trahison avec ses motifs explorés ci-haut, la subtilisation-dépravation de la majorité parlementaire, la défiguration de la République, et le dessein du glissement. Toutes ces raisons justifient la mobilisation nationale et internationale pour actionner l’Article 64 en conjonction avec la mise en accusation pour haute trahison. La nation et la République étant en péril, on est en droit et en obligation historico-sociétale d’opposer au Président F.Tshisekedi son propre principe : « Salus populi suprema lex esto » et « n’exclure aucun cas de figure » pour sauver la Démocratie et l’Ordre Constitutionnel.
Pour éviter des options qui s’imposent, mais qui peuvent provoquer l’hécatombe et les confrontations de natures diverses, il s’impose à la raison que le Président F.Tshisekedi revienne à sa fonction républicaine de garant de l’unité nationale, du pluralisme politique et du bon fonctionnement des institutions, par une modalité fédératrice et cohésive. La démarche consisterait à initier un colloque national conciliateur et intégrateur sous une facilitation œcuménique enrichie avec des notables-sages congolais internationaux (Ntalaja, Mudimbe, Ngal, Tshishiku). Cela sera une session de réflexion cathartique, et non un dialogue politicien pour les postes, afin de rechercher un consensus sur : (a) les reformes du système politique, (b) les reformes électorales et l’organisation des élections, (c) les réformes économiques et les actions sociales à haut impact mélioratif, et (c) les actions sécuritaires à mener pour mettre fin à l’insurrection à l’Est du pays. Ceci est d’autant plus impératif que la majorité subtilisée perfidement étant anticonstitutionnelle et traitresse, parce que produite par la corruption et la manipulation, donc illégitime, son gouvernement est réputé illégitime. Toute tentative des réformes constitutionnelles initiées par ce gouvernement et imposées par un Parlement perverti avec une majorité de subtilisation, seront réputées aussi illégitimes. L’expérience de la monocratie depuis 2020 a démontré ses limites. La RDC appartient à tous les Congolais, y compris ceux de l’opposition et de la Diaspora qui ne sont pas d’accord avec le Président F.Tshisekedi. Il est appelé à faire preuve de grandeur et de la hauteur d’Homme d’Etat pour s’élever au-dessus des antagonismes politiciens, fédérer les Congolais, relancer-consolider la démocratie et ennoblir la République, en conciliant les Congolais pour réaliser leur destin commun de grandeur.
Kabasu Babu H.K
Libre-penseur et écrivain, Politologue chercheur en gouvernologie (AGIR NEW CONGO www.agirnewcongo.com)
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