Que faut-il comprendre de l’attribution de 1,5 milliard de dollars de droits de tirage spéciaux alloués à la RDC

Les Etats-Unis et l’Europe ont déjà commencé à mettre en place leurs plans de relance de 2000 milliards de dollars et 750 milliards d’euros, respectivement. D’autre part, le Fonds monétaire international a accepté d’injecter l’équivalent de 650 milliards de dollars en droits de tirage dans l’économie mondiale.

Le droit de tirage spécial n’est pas une monnaie mais il joue certaines fonctions de la monnaie. Il s’agit d’un mécanisme d’endettement auprès du Fonds monétaire international a zéro percent.

C’est un instrument qui a été créé en 1969. L’idée était d’ouvrir aux pays la possibilité de « tirer » jusqu’à un certain plafond des liquidités, c’est-à-dire obtenir de l’argent disponible immédiatement pour pouvoir financer sa balance des paiements.

Pour rappel, en 2009, lors de la crise financière mondiale, le FMI avait alloué l’équivalent de 250 milliards de dollars en nouveaux DTS à ses membres.

Le mécanisme

Le FMI émet des DTS aux banques centrales de ses pays membres en tant qu’actif qu’ils peuvent facilement échanger contre des devises fortes auprès d’une autre banque centrale.

Les DTS peuvent être utilisés à deux fins :

  • soit en monnaie de réserve pour stabiliser la valeur de la monnaie intérieure
  • soit convertis dans des monnaies plus fortes afin de financer des investissements

La nature de cet instrument est ambiguë. Les DTS sont des lignes de crédit. Quand on parle de crédit, il y a un remboursement. La question d’un remboursement des DTS ne pourrait se produire que si un Etat se retire du FMI.

Les droits de tirage spéciaux s’appuient sur cinq grandes monnaies internationales : le dollar, l’euro, le yen, la livre britannique et maintenant le yuan chinois.

Qui va en bénéficier le plus de 650 milliards de dollars de DTS ?

Soi-disant que cette nouvelle allocation de DTS fournirait un soutien en liquidités à de nombreux pays en développement et à faible revenu en difficulté, leur permettant de payer les soins de santé et de soutenir les personnes vulnérables.

Les allocations de DTS sont réparties proportionnellement à la participation des pays au capital du FMI, qui à son tour est étroitement liée à la taille de leurs économies plutôt qu’en fonction des besoins financiers. C’est ainsi que la majorité des DTS ira vers des pays qui n’en auront pas besoin ou n’en utiliseront pas.

Étant donné que les pays à revenu élevé ont les quotas les plus importants, ils recevront la majeure partie de l’allocation environ 390 milliards de dollars, soit 60 % de l’allocation totale même s’ils n’ont pas besoin de réserves supplémentaires.

Les États-Unis et l’Union européenne recevraient à eux seuls près de la moitié des nouvelles liquidités. Tout comme la France et le Royaume-Uni recevront plus que l’ensemble du tout le continent africain (54 pays).

Ceci démontre que tous les membres ne possèdent pas le même pouvoir de décision ni les mêmes droits.

Les analystes ont estimé qu’une augmentation de 650 milliards de dollars apportera environ 21 milliards de dollars de réserves supplémentaires aux pays à faible revenu. Il pourrait être beaucoup plus élevé si les pays les plus riches, qui recevront environ 400 milliards de dollars de l’allocation, prêtent ou donnent une partie de leurs nouveaux DTS.

A ce jour, l’Afrique manque de près de 300 milliards de dollars pour rétablir les liquidités et gagner l’espace budgétaire nécessaire pour une reprise appropriée, selon le Fonds monétaire international. En 2021, 39 millions d’Africains pourraient sombrer dans l’extrême pauvreté, selon la Banque africaine de développement (BAD).

Il convient de préciser que la Banque mondiale a pour mission d’aider les pays en développement à réduire la pauvreté et accroître la prospérité partagée, tandis que le Fonds monétaire international sert à stabiliser le système monétaire international et agit comme un contrôleur des monnaies mondiales.

NBSInfos.com

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