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Projet de révision de la Constitution : Muzito, Fayulu et Sekimonyo, trois antagonistes en guerre idéologique

Après la sortie du gouvernement Suminwa, la République organisera-t-elle le référendum pour aboutir à la révision de la Constitution? La question est sur la lèvre. Les populations ont les yeux rivés sur cette fameuse question, laquelle a poussé Adolph Muzito ( ancien Premier ministre), Martin Fayulu ( président de l’Ecidé ) et Jo M. Sekimonyo ( Professeur d’universités) à s’illustrer dans une bataille des idées. Ce dernier a initié le projet de révision de la Constitution. Toutefois, Muzito met déjà en branle tous les mécanismes pour convaincre la classe politique et sociale sur cette question qui divise. Si Jo M. Sekimonyo l’aborde pour résoudre les problèmes socio-économiques. Muzito, a dans sa feuille de route, a mis beaucoup l’accent sur la cohabitation.Thèse à laquelle s’oppose le camp de Martin Fayulu. Par conséquent, il accuse Muzito d’être « utilisé » par le régime Tshisekedi afin de tester l’opinion. Bref, ces trois opposants ne sont plus sur la même longueur d’onde, car chacun avance son argumentaire quant à la question touchant le pays.

Le gouvernement « utilise »-t-il Adolph Muzito pour persuader les Congolais sur l’organisation d’un référendum ? Dans sa proposition, cet ex-Premier ministre est allé au fait en vue d’expliquer sa démarche. Selon lui, le dialogue « référendum » pourra avoir le pouvoir de remplacer la Constitution de février 2006, promulguée à une époque où le Parlement et le président n’avaient pas de légitimité électorale.

Cependant, cette thèse est rejetée par le camp de l’opposition, particulièrement le parti politique de l’Ecidé. Ce dernier estime que la démarche entreprise par Adolphe Muzito n’est qu’une astuce pour aboutir à la révision de la Constitution.

Adolphe Muzito, a partagé une réflexion approfondie sur l’idée d’un dialogue national en RDC, en posant dix questions cruciales qui, selon lui, doivent être abordées pour garantir le succès de telles discussions. Alors que le pays fait face à des défis sécuritaires, notamment dans sa partie Est, et à des tensions politiques internes, Muzito propose une feuille de route pour une concertation nationale susceptible de restaurer la paix et de promouvoir le développement.

  1. L’opportunité du dialogue : Muzito invite à se questionner d’abord sur la nécessité d’un tel dialogue, tout en soulignant que les sujets à aborder doivent être soigneusement sélectionnés pour répondre aux attentes du peuple et des institutions.
  2. Les parties-prenantes : Selon lui, il est impératif de définir clairement qui participerait à ce dialogue. Les différentes factions politiques, la société civile, les groupes armés et les représentants des institutions doivent tous avoir leur place autour de la table.
  3. L’Autorité organisatrice : Une des questions centrales concerne l’entité qui serait chargée d’organiser et de superviser ce dialogue. Muzito insiste sur l’importance de désigner une autorité légitime capable de garantir la transparence du processus.
  4. Le cadre juridique du dialogue : Muzito interroge également le cadre juridique dans lequel s’inscrirait ce dialogue. Il suggère qu’un texte spécifique, soit privé soit public, serait nécessaire pour l’institutionnaliser et définir l’instance qui en assurerait la coordination.
  5. Nature juridique des résolutions : Le statut des résolutions et des actes issus du dialogue doit être précisé. Muzito s’interroge sur leur force juridique et leur opposabilité vis-à-vis des institutions actuelles de la République et du peuple congolais.
  6. Opposabilité aux institutions actuelles : Il demande également quel impact ces résolutions auront sur les institutions actuelles et dans quelle mesure elles seront contraignantes.
  7. Constitution et révision : Une question majeure soulevée par Muzito est celle de la préparation d’un projet de Constitution définitive. Il propose que le dialogue puisse avoir le pouvoir de remplacer la Constitution de février 2006, promulguée à une époque où le Parlement et le Président n’avaient pas de légitimité électorale.
  8. Institutions de transition : Muzito évoque la possibilité de mettre en place des institutions de transition qui seraient responsables de l’application des résolutions du dialogue. Ces institutions, dit-il, devraient être investies d’une mission claire et impartie par une autorité légitime.
  9. Autorité d’investiture : Une autre question est de savoir qui investit ces institutions. Pour Muzito, l’Autorité conférant leur légitimité à ces nouvelles structures devra être établie avec précision.
  10. Réconciliation nationale : Muzito s’interroge sur le véritable objet d’une éventuelle réconciliation nationale et sur les acteurs qui seraient impliqués dans ce processus. La cohésion nationale, notamment face aux agressions extérieures dans l’Est du pays, est un impératif pour l’ancien Premier ministre.

Ces questions, souligne Adolphe Muzito, devraient constituer le socle de discussions sérieuses si le pays souhaite restaurer l’unité nationale et engager son développement. Il appelle ainsi à un dialogue structuré, basé sur des réflexions profondes, pour sortir la RDC des crises répétitives qui la secouent. Le dialogue qu’il propose viserait non seulement à résoudre les tensions politiques internes mais aussi à garantir une paix durable et une stabilité dans les régions en proie à des violences armées.

Paranoïa : une arme à double tranchant

Contacté par notre Rédaction, le professeur d’université en Politique économique, Jo M. Sekimonyo, a indiqué que la rédaction des constitutions en 2006 et 2011 a été arrosée exagérément de considérations politiques qui, avec le recul, se sont avérées toxiques pour notre démocratie. « Et voilà les architectes de ces textes, autrefois maîtres du jeu, dénoncent aujourd’hui les abus, tandis que les nouveaux détenteurs du pouvoir manipulent ces mêmes instruments pour consolider leur contrôle sur l’ensemble du système. Une révision ou changement de la constitution avec les mêmes prémisses et motivations politiques, comme le laisse entrevoir l’équipe de Tshisekedi, relèverait de la folie », a-t-il déclaré.

D’autre part, l’actuelle Constitution, selon lui, est marquée par des mesures vagues et peu ambitieuses sur les plans économique et social, et elle manque cruellement de mécanismes solides pour protéger les citoyens contre les abus de l’État.

Selon Jo M. Sekimonyo, la paranoïa autour de quelconque initiative ne ferait que renforcer le contrôle du pouvoir politique, économique et social par une poignée de privilégiés. « Cela n’est justifié pas de continuer à utiliser cette feuille de route, ou devrais-je dire ces règles du jeu, serait tout aussi insensé, car elle a montré qu’elle manquait d’aspects cruciaux pour améliorer le niveau de vie des citoyens, notamment en ce qui concerne les fondamentaux économiques et sociaux », a-t-il argué.

Quant à ce professeur, la solution ne réside pas seulement dans le rejet des manœuvres suspectes de l’équipe de Tshisekedi. « Nous devons, comme nous l’avons déjà fait, proposer une alternative, ou plutôt une correction de la constitution de 2006, dont le président de la République et le président de l’Assemblée nationale ont déjà reçu une copie ».

Il ne faut pas mettre de l’huile sur le feu !

Par ailleurs, le président de l’Asadho, Jean-Claude Katendea a exprimé son opposition à cette initiative, soulignant les dangers qu’elle pourrait engendrer.

Dans un message publié sur X, Katende a averti que proposer une révision de la Constitution en période d’agression serait non seulement imprudent, mais pourrait également servir de prétexte à ceux cherchant à déstabiliser le pays. Il a souligné que la RDC fait face à des défis majeurs, notamment les tensions dans l’Est, où des groupes armés menacent la paix et la sécurité des citoyens.

Il invite le président Félix Tshisekedi à ne pas envisager cette initiative, arguant que les priorités actuelles devraient se concentrer sur la stabilisation du pays et le renforcement des institutions démocratiques. Selon lui, la Constitution en vigueur ne constitue pas un obstacle à la mise en œuvre des promesses du président, et toute tentative de modification pourrait exacerber les divisions politiques et sociales déjà présentes.

Nbsinfos.com

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