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En RDC, je me retrouve souvent confronté à des auteurs animés par le désir de diffuser leurs œuvres à travers des plateformes telles qu’Amazon. Cependant, une profonde douleur m’envahit lorsque je leur explique que la quête d’un éditeur est ardue, principalement en raison des perspectives des gains financiers limités pour eux. Et même si je les assistais dans leur démarche pour publier sur ces plateformes, ils peuvent rencontrer des difficultés à écouler leurs ouvrages localement ou à récupérer leurs gains, en raison des contraintes imposées par les systèmes de paiement tels que PayPal en RDC.
D’un autre côté, bien que je sois honoré par l’intérêt que les lecteurs de la RDC ou des pays d’Afrique francophone portent à mes ouvrages, je suis confronté à une réalité désolante : mon éditeur et mon équipe n’envisagé jamais de les traduire et de les commercialiser en français. Ainsi, c’est à moi de prendre en charge financièrement la traduction et la publication de mes livres dans cette langue. Cette responsabilité m’amène à entreprendre des voyages chargés de tonnes de copies à distribuer gratuitement, tout en me confrontant aux plaintes concernant leur disponibilité limitée.
Bien que je puisse m’offrir un train de vie d’une contre-élite grâce aux ventes à l’étranger, je ressens une interrogation profonde quant à ma concentration exclusive sur mon propre succès. Qu’en est-il de la destinée des autres auteurs et éditeurs, notamment ceux des régions négligées telles que la RDC ?
Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa
Je ne suis pas surpris lorsque les esprits congolais, jeunes et vieux, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ignorent totalement que Patrice Lumumba a publié un livre.
Le manque de reconnaissance généralisée de Patrice Lumumba en tant qu’auteur met en lumière des schémas plus vastes dans la conscience historique. On peut attribuer cette lacune à la prévalence des récits occidentaux, qui souvent minimisent le rôle de son travail intellectuel dans le discours historique, ainsi qu’à l’insuffisance de mise en valeur de ses écrits dans la sphère publique. De plus, les inégalités systémiques au sein de l’industrie éditoriale peuvent contribuer à la marginalisation ou à l’oubli de son livre « Le Congo: terre d’avenir, est-il menacé? – Patrice Lumumba », publié malheureusement après son assassinat, entravant ainsi sa diffusion.
Ainsi, l’héritage de Lumumba, ses contributions à la décolonisation et les subtilités de son parcours politique demeurent largement méconnus dans le paysage littéraire local et mondial, soulignant l’impératif d’accroître les efforts pour donner voix aux récits marginalisés du passé, du présent et du futur.
C’est dans cette optique que Lumumba.online émerge.
Une autre fallacieuse
Il est incontestablement frustrant de voir les demandes incessantes de copies gratuites auprès des auteurs. Ces derniers investissent temps, efforts, et souvent une part importante d’eux-mêmes dans la création de leur œuvre. Chaque exemplaire offert gratuitement représente non seulement une perte potentielle de revenus, mais également une sous-estimation de la valeur de leur travail créatif. De plus, l’idée préconçue selon laquelle les auteurs devraient distribuer leur travail gratuitement ignore le fait que l’écriture est une profession et que les auteurs méritent une rémunération pour leur expertise et leur travail, tout comme n’importe quel autre professionnel.
En RDC comme à travers le tiers-monde, on attribue à tort les défis financiers à un marché du livre souvent restreint et peu lucratif en résumant la cause au pouvoir d’achat limité, mais aussi à des infrastructures de distribution et de promotion sous-développées. De plus, soi-disant la précarité économique pousse les individus à privilégier leurs besoins fondamentaux plutôt que l’acquisition de livres, ce qui réduit les opportunités de revenus pour les auteurs.
Dans ce contexte, la profession d’écrivain est souvent perçue comme un luxe inaccessible, ce qui limite les incitations à embrasser une carrière dans ce domaine et compromet la diversité ainsi que la profondeur de la production littéraire dans ces régions.
Je n’ai pas de rêves, j’ai des objectifs
Je ne suis pas quelqu’un qui attend un sauveur.
Nous devons coloniser le monde économiquement. Cela nécessitera de moderniser notre état d’esprit pour déclencher le changement de nos aspirations.
Nous avons lancé et allons lancer plusieurs solutions pour notre écosystème économique en utilisant des technologies modernes ou en ayant conscience de ce qui peut être perçu comme des méthodes financières primitives par la société.
La vaste palette de catégories offertes sur Lumumba.online représente un défi que je propose aux auteurs et éditeurs panafricains, mais surtout mes compatriotes congolais, non seulement pour démontrer la diversité et la richesse de nos voix et de nos pensées, mais aussi pour élever notre conscience collective vers de nouveaux horizons intellectuels. En offrant un espace où une multitude de sujets et de perspectives peuvent être explorés et partagés, nous encourageons l’épanouissement de l’esprit humain dans sa quête infinie de connaissance et de compréhension.
C’est une invitation à transcender les limites traditionnelles et à embrasser la pluralité des expériences et des idées, afin de tisser un tissu intellectuel qui reflète la profondeur et la complexité de notre humanité. En acceptant ce défi, nous engageons un dialogue interminable avec notre propre essence et celle des autres, jetant les bases d’une société plus inclusive et éclairée
Deux vidéos sur rumba.online expliquent comment télécharger l’application et acheter un livre scolaire, un livre électronique, un livre audio, un magazine ou des actualités, ainsi que comment télécharger du contenu et le vendre.
Jo M. Sekimonyo
Écrivain, théoricien, défenseur des droits de l’Homme et économiste politique
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