Le récent recadrage du ministère des Finances adressé à la Banque centrale du Congo (BCC) sur l’état réel des recettes publiques continue de susciter des réactions au sein de la classe politique. Le député national Godé Mpoyi a, à cet effet, livré une analyse sévère du désaccord persistant entre les deux institutions financières du pays, pointant du doigt ce qu’il qualifie d’« appréciation artificielle du franc congolais » et de « lacunes inquiétantes » dans la gestion monétaire nationale.
Sous le titre évocateur « Appréciation artificielle du FC, pertes des recettes et ménopause scientifique en RDC : Les lacunes de la BCC étonnent et détonnent », l’élu national détaille plusieurs conséquences économiques lourdes qu’il impute à la politique de change actuelle de la Banque centrale.
Des pertes importantes signalées
Selon Godé Mpoyi :
Au mois d’octobre, la RDC aurait perdu 300 milliards de francs congolais en raison du taux de change fictif appliqué par la BCC.
Pour novembre, aucune régie financière n’a atteint les assignations budgétaires, ce qui traduit, selon lui, une fragilité préoccupante dans la mobilisation des ressources.
Le budget 2026 subirait une amputation estimée à 2 milliards USD, toujours à cause des écarts entre le taux de change réel et celui publié par la Banque centrale.
Il alerte également sur un risque imminent lié à la paie des agents publics :
« Bientôt, la paie (sans préfinancement des banques commerciales) des agents de l’État sera difficile à cause de la BCC. »
Une critique ouverte des performances de la BCC
Le député ne mâche pas ses mots face à la situation économique actuelle. S’appuyant sur l’adage bien connu « Quand je me regarde, je me désole; quand je me compare, je me console », attribué à un ancien président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, Godet Mpoyi estime que la gestion monétaire nationale souffre d’un manque de rigueur, de transparence et d’anticipation.
À ses yeux, le désaccord entre le ministère des Finances et la Banque centrale révèle un malaise plus profond : une incohérence dans l’orientation des politiques macroéconomiques, au moment même où le pays s’apprête à mettre en œuvre un budget ambitieux pour 2026.
Les révélations du député alimentent davantage le débat sur la nécessité d’une harmonisation urgente entre la politique budgétaire et la politique monétaire. Le marché de change, sous tension depuis plusieurs mois, demeure au cœur des préoccupations des acteurs économiques et des partenaires financiers.
Face à ces accusations, la BCC ne s’est pas encore officiellement exprimée. Cependant, les experts appellent à une transparence accrue et à une meilleure coordination institutionnelle pour éviter des impacts plus lourds sur la stabilité macroéconomique.
Nbsinfos




















