Le monde entier a célébré, hier mercredi 7 avril 2021, la Journée internationale de la santé dans un contexte de la pandémie de Coronavirus. La moitié de la population mondiale ne bénéficie toujours pas d’un accès aux services de santé essentiels ; plus de 800 millions de personnes consacrent au moins 10 % de leur revenu familial aux soins de santé et, chaque année. Près de 100 millions de personnes tombent dans la pauvreté en raison de frais médicaux à leur charge. Face à cette situation désastreuse, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) exhorte les États à investir dans les soins de santé primaire.
À mesure que les pays se relèveront de la pandémie de Covid-19, il sera essentiel d’éviter les coupes dans les dépenses publiques consacrées à la santé et à d’autres secteurs sociaux. De telles coupes seraient susceptibles d’accroître les difficultés parmi les groupes déjà défavorisés, d’affaiblir l’efficacité du système de santé, d’accroître les risques sanitaires, d’augmenter la pression budgétaire à l’avenir et de saper les acquis en matière de développement.
Les gouvernements devraient plutôt s’efforcer d’atteindre l’objectif recommandé par l’OMS de consacrer 1 % du PIB en plus aux soins de santé primaires. Il est prouvé que les systèmes de santé axés sur les soins de santé primaires ont constamment donné de meilleurs résultats en matière de santé, favorisé une plus grande équité et amélioré l’efficacité. Intensifier les interventions relevant des soins de santé primaires dans les pays à revenu faible ou intermédiaire pourrait sauver 60 millions de vies et augmenter l’espérance de vie moyenne de 3,7 ans d’ici à 2030.
Les gouvernements doivent également réduire la pénurie de personnel soignant au niveau mondial, sachant que 18 millions d’agents de santé supplémentaires sont nécessaires pour parvenir à la couverture sanitaire universelle (CSU) d’ici à 2030. Cela signifie qu’il faut créer au moins 10 millions d’emplois supplémentaires à temps plein dans le monde et renforcer les efforts en matière d’égalité des genres. Les femmes fournissent la plupart des soins de santé et de l’aide sociale dans le monde, représentant jusqu’à 70 % de tous les personnels de santé et d’aide à la personne, et pourtant elles ne bénéficient pas des mêmes chances de les diriger.
Parmi les principales solutions figurent l’égalité salariale pour réduire l’écart de rémunération entre hommes et femmes et la reconnaissance du travail non rémunéré des femmes dans le domaine des soins de santé.
Construction d’un monde post-Covid-19 plus juste
Les cas de maladie et de décès dus à la pandémie de Coronavirus ont été plus élevés parmi les groupes qui sont confrontés à la discrimination, à la pauvreté, à l’exclusion sociale et à des conditions de vie et de travail quotidiennes défavorables, y compris aux crises humanitaires. On estime que la pandémie a entraîné entre 119 et 124 millions de personnes de plus dans l’extrême pauvreté l’an dernier.
Des éléments de preuve convaincants montrent que la pandémie a creusé les écarts entre les sexes dans le domaine de l’emploi, les femmes étant sorties de la population active en plus grand nombre que les hommes au cours des 12 derniers mois. Ces inégalités dans les conditions de vie des populations, les services de santé et l’accès à l’énergie, à l’argent et aux ressources sont anciennes. Conséquence : le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est deux fois plus élevé dans les ménages les plus pauvres que dans les ménages les plus riches.
Pourtant, les pays continuent de lutter contre cette maladie, une occasion se dégage de reconstruire en mieux pour un monde plus juste et en meilleure santé, en exécutant les engagements, les résolutions et les accords existants tout en prenant aussi de nouveaux engagements audacieux. « La pandémie de Covid-19 a trouvé dans les inégalités de nos sociétés et les lacunes de nos systèmes de santé, un milieu propice à sa propagation », déclare le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
NBsinfos.com
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