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Causes de la dégradation des zones humides en Rdc qui mettent en péril l’avenir du monde

Les extractions de la tourbe, les recalibrage et canalisation des cours d’eau, la régulation du débit des cours d’eau, les extractions de granulats,  les aménagements portuaires, l’urbanisation, les aménagements touristiques, les infrastructures linéaires, la croissance démographique sur le système foncier en matière de l’agriculture (drainage), les ménagements hydroélectrique ; constituent les causes de la dégradation des zones humides en Rdc en général et plus spécialement dans la partie Est de la Rdc.

Selon Droits Environnement et Citoyenneté DEC asbl, partout dans la province du Nord-Kivu, la dégradation des zones humides se poursuit, aussi bien en quantité (superficie) qu’en qualité. Ce qui met en danger les services éco-systémiques qu’elles fournissent.

Il est impératif que les acteurs socio-politiques et d’autres décideurs prennent des mesures, dans l’urgence, pour atteindre l’objectif de la Convention de Ramsar qui est de faire cesser et inverser la perte et la dégradation des zones humides et des services qu’elles fournissent à l’humanité.

Notons que les zones humides sont des régions où l’eau est le principal facteur déterminant l’environnement, la vie végétale et animale associée.

Cette zone humide se trouve là où la nappe phréatique affleure ou est proche de la surface du sol, ou encore là où la terre est recouverte par des eaux.

Notons que les zones humides sont des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eau marine dont la profondeur à marée basse n’excède pas six mètres » En outre, nous devons retenir que les zones humides déterminent une importance capitale et peuvent inclure des zones de rives ou de côtes adjacentes à la zone humide et des îles ou des étendues d’eau marine d’une profondeur supérieure à six mètres à marée basse, entourées par la zone humide. On reconnaît, en général, quelques zones humides notamment marines, riveraines, palustres (marécageuses, marais, marécages et tourbières, etc.

Il y a, en outre, des zones humides artificielles telles que des étangs d’aquaculture (à poissons) des étangs agricoles, des terres agricoles irriguées, des sites d’exploitation du sel, des zones de stockage de l’eau, des gravières, des sites de traitement des eaux usées et des canaux.

Notons que les zones humides sont parmi les milieux les plus productifs de la Rdc, elles sont le berceau de la diversité biologique et fournissent l’eau et la productivité primaire dont un nombre incalculable d’espèces de la Rdc et d’animaux dépendent pour leur survie. Elles entretiennent de fortes concentrations d’oiseaux, de mammifères, de reptiles, d’amphibiens, de poissons et d’invertébrés et sont aussi des greniers importants de matériel génétique végétal qui doivent bénéficier de la protection de tous sans distinction. Aujourd’hui, les effets des changements climatiques se font sentir sur nos écosystèmes, la capacité des zones humides de s’adapter à l’évolution des conditions ainsi qu’au rythme accéléré des changements risque d’être cruciale en Rdc, non seulement pour les sociétés humaines, mais aussi et surtout pour les espèces sauvages.

Il n’est donc guère surprenant que les décideurs Congolais portent leur attention sur les zones humides et sur les services qu’elles nous rendent. Réaffirmons que, les zones humides sont importantes, et vitales, pour la santé, le bien-être et la sécurité des populations qui vivent dans leurs limites ou à proximité parce qu’elles sont parmi les milieux les plus productifs de la Rdc : sources de biens et services multiples et variés. Les zones humides ont des grandes valeurs au point qu’elles fournissent des avantages économiques considérables, notamment : l’alimentation en eau (quantité et qualité) ; les pêcheries (les poissons pêchés dans en Rdc dépendent de zones humides en bon état) ; l’agriculture; le bois d’œuvre ; les ressources énergétiques telles que la tourbe et la litière ; la faune et la flore sauvages ; le transport ; les possibilités de loisirs et de tourisme. Ces fonctions, valeurs et caractéristiques particulières ne peuvent se perpétuer que si les processus d’élaborer les politiques conséquentes écologiques à l’œuvre dans les zones humides se déroulent normalement et que les discours se traduisent en actes concrets sur terrain, malgré les grandes convoitises de multinationales sur les zones humides qui restent parmi les grands dangers aux écosystèmes qui sont les plus menacés de la Rdc, et par conséquent nous allons assister drainage, assèchement, la pollution et la surexploitation de ces zones.

Emmanuel Ndimwiza Murhonyi

Sociologue, Ecologiste et militant Pro démocratie.

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