Au lendemain de la signature de l’accord de paix entre Paul Kagame, président du Rwanda, et Félix Tshisekedi, président de la RDC, sous la médiation du président américain Donald Trump, les réactions continuent de fuser au sein de la classe politique congolaise. Christian Bahati, président national du parti Force des Bâtisseurs du Congo (Fobac), estime que ce compromis n’a rien d’une solution miracle pour mettre fin au conflit dans l’Est du pays.
Selon lui, la persistance des hostilités dans la région d’Uvira en dit long sur les limites de ce nouvel engagement diplomatique. « Les affrontements en cours actuellement près de Uvira disent long. La solution miracle tant vantée par Félix Tshisekedi consistant à faire le troc des minerais congolais contre un soutien américain pour défaire l’AFC/M23 a tourné au vinaigre. Là où, tel dans un film, Tshisekedi espérait se servir d’un renfort américain pour faire plier le Rwanda, l’AFC/M23 et l’opposition non armée pour exécuter le plan de changement de la Constitution, c’est le quasi-contraire qui s’est produit », déclare-t-il.
Des avantages asymétriques pour Kigali et Washington, selon Bahati
Pour Christian Bahati, l’accord conclu à Washington profiterait bien davantage au Rwanda qu’à la RDC. « Le Rwanda s’en sort avec un accord économique qui touche une exploitation conjointe des minerais du Kivu, du parc Virunga, lac Kivu et son gaz méthane,… Le tout, sans déterminer ce que gagne la RDC en contre-partie », estime-t-il.
L’homme politique affirme que les États-Unis tirent aussi leur épingle du jeu. « Les États-Unis s’en sortent eux aussi avec un accès aux minerais congolais, même sans avoir assouvi les désirs du fils de sphinx », ajoute-t-il.
Pendant ce temps, l’AFC/M23 maintient son contrôle sur plusieurs localités stratégiques du Nord-Kivu et du Sud-Kivu et semble déterminée à étendre son emprise vers Uvira.
Un engagement sécuritaire lourd de risques
Bahati s’inquiète également des concessions sécuritaires faites par Kinshasa dans cet accord. Il pointe notamment l’engagement du gouvernement à désarmer les FDLR et les groupes d’autodéfense Wazalendo, qu’il qualifie de « fantômatiques » mais qu’il considère déterminants dans la résistance face à la rébellion. Selon lui, sans ces milices, « la rébellion aurait déjà envahi l’espace Katanga ».
« L’accord de Washington illustre jusqu’où Félix Tshisekedi peut brader la RDC par crainte de perdre le pouvoir », tranche-t-il.
Un appel à un dialogue national
Christian Bahati voit également dans cet épisode diplomatique un écho direct aux appels des confessions religieuses à un nouveau pacte social. « Le fiasco de Washington répond aussi, comme par miracle, au pacte social prôné par le tandem CENCO-ECC : un dialogue entre Congolais pour aborder les causes profondes du conflit devient impératif », affirme-t-il.
Il estime que les crises sécuritaires dans le Kivu, le pillage des ressources au Katanga, la marginalisation du Bandundu et de l’Équateur ainsi que la gouvernance de Kinshasa traduisent une même réalité : « la rébellion dans le Kivu, le pillage des ressources du Katanga par les membres de l’union sacrée et la famille Tshisekedi, l’oubli du grand Bandundu et du grand Équateur et la gestion puérile de Kinshasa se résument en une phrase : le mal est profond, le dialogue devient impératif ».
Nbsinfos
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