Dans le quartier Funa, au sein de la commune de Limete, non loin de l’aéroport de Ndolo, les habitants vivent depuis plusieurs mois au rythme d’une insécurité devenue omniprésente. Là où les nuits devraient ramener le calme, c’est au contraire la peur qui s’installe, portée par des hommes en uniforme. Les militaires de la Garde républicaine, surnommés « Tshikata », sont accusés d’abus répétés : extorsions, intimidations, tirs intempestifs… Sur l’avenue Forgeron comme dans d’autres rues du quartier, les crépitements d’armes sont devenus trop familiers, transformant la vie quotidienne en un long sentiment de vulnérabilité. À bout de souffle, les riverains appellent désormais la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, à user de son influence pour obtenir du gouvernement l’ouverture d’une enquête qui mette enfin un terme aux dérives dénoncées.
Le récit des riverains dessine le portrait d’un quartier abandonné à une insécurité paradoxalement portée par ceux censés incarner la discipline militaire. Tous racontent des scènes similaires, où menaces, intimidations et extorsions rythment les soirées.
« Ici au quartier Funa, nous sommes très fatigués de l’insécurité de la part des militaires de la garde républicaine, communément appelés Tshikata… Maintenant, ils sont revenus avec force. Tous armés, ils nous terrorisent, ils extorquent les téléphones, ils nous braquent à n’importe quelle heure. Le lieu est devenu effrayant… Vraiment pardon maman Denise, notre première Dame, veuillez plaider notre cause pour une meilleure solution », explique une habitante, la voix chargée d’exaspération.
Une présence militaire synonyme de peur
Les mêmes scènes se répètent, notamment sur l’avenue Mama Ministre, devenue un corridor inquiétant pour ceux qui y habitent ou doivent le traverser en soirée. Là où les familles espèrent sécurité et tranquillité, elles trouvent à la place des patrouilles incontrôlées.
« Surtout sur l’avenue Maman Ministre, nous en avons marre… Ils opèrent en tenue militaire munis d’armes. Ils braquent n’importe qui… Comme aujourd’hui, ils nous ont braqués… Ils m’ont extorqué 120 USD, nos trois téléphones et nos sacs. Pardon ! Pardon ! Maman Denise, veuillez plaider notre cause. »
Les mots sont directs, chargés de la lassitude d’une population qui ne se sent plus protégée. La scène racontée est celle d’un père, accompagné de sa femme et de ses enfants, confronté à des militaires qui auraient agi sans discernement, laissant derrière eux une famille traumatisée.
Un phénomène devenu “récurrent”
Pour certains habitants, l’insécurité n’a rien d’un incident isolé. Elle est devenue routine, au point de pousser des familles entières à envisager de quitter le quartier.
« Cette insécurité est récurrente ici… Je suis victime quatre fois… Moi et le conducteur, on était victime. Mes téléphones et le versement du conducteur étaient emportés », confie un autre résident, lassé des tensions quotidiennes.
Dans un contexte où les autorités assurent que la Garde républicaine est formée pour sécuriser les institutions et l’entourage présidentiel, les accusations répétées de bavures, d’abus et d’actes d’intimidation créent un malaise profond. Non seulement ces incidents ternissent l’image de l’armée, mais ils fragilisent aussi la confiance entre l’État et les citoyens.
« Les Tshikata ternissent l’image du chef de l’État. Que le gouvernement et le président Félix Tshisekedi s’impliquent pour pacifier cette partie de la ville de Kinshasa », conclut un habitant.
Une situation qui appelle une réponse urgente
Face à ces témoignages concordants, la question centrale qui émerge est celle de la responsabilité. Comment une unité censée être d’élite peut-elle laisser se multiplier de tels comportements ? À qui incombe la tâche de remettre de l’ordre dans ces rangs défaillants ?
Dans un pays où les tensions sécuritaires sont déjà multiples, les habitants de Funa demandent simplement le droit de vivre en paix. Ce qu’ils réclament, ce n’est pas un privilège, mais un minimum : la garantie que l’uniforme ne devienne pas une source d’insécurité.
Beaucoup espèrent que l’influence de la Première dame Denise Nyakero au sein des institutions pourra briser le silence, accélérer l’ouverture d’enquêtes, et contribuer à une réponse ferme face aux dérives dénoncées.
Car au-delà des témoignages et des cris du cœur, c’est une réalité simple qui se dégage : Funa veut être écouté. Funa veut être protégé. Funa veut vivre.
Au mois de mai 2025, un garçon a été tué par les Tshikata devant leur parcelle, rappelle-t-on.
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